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Hymnes contre les hérétiques, Ephrem de Nisibe

Les Belles Lettres, Bibliothèque de l'Orient
SKU : 9782251448220

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Description

Les Belles lettres, "Bibliothèque de l'Orient chrétien", juin 2018
Flavia Ruani, traduction, introduction et notes


Le christianisme syriaque nous a légué le troisième corpus littéraire du monde chrétien ancien, le plus important après le grec et le latin. Les écrits poétiques d’Éphrem de Nisibe (306-373) comptent sans aucun doute parmi ses plus belles pages. Les Hymnes contre les hérésies présentées ici, outre leur qualité littéraire, ont la valeur d’un texte de fondation. Alors que la légende veut qu’Édesse, ville-berceau des chrétiens syriaques, ait été convertie au temps de Jésus, le chantre de Nisibe nous fait découvrir l’élaboration complexe de l’« orthodoxie » au IVe siècle, au cœur de multiples courants religieux. C’est cette orthodoxie, construite sur des oppositions, alternant attaque et défense, qui constitua par la suite la « tradition syriaque » tout court.
Ces 56 hymnes composent un ensemble théologique à l’architecture admirable où une conception précise de Dieu, du monde, de l’homme et du salut est définie contre des croyances alternatives – celles des systèmes de Bardesane, Marcion et Mani principalement. Elles permettent en creux de mieux connaître les premières formes de christianisme de la région.
L’engagement dans la lutte théologique s’incarne dans une écriture poétique dense, qui fourmille d’images entrelaçant allusions bibliques, scènes de la vie courante et monde naturel. Éphrem n’hésite pas à s’adresser à ses destinataires – ses coreligionnaires rassemblés lors de la liturgie – ou à ses adversaires, par de vives interpellations qui viennent animer le texte et lui donner sa force persuasive.


Célébré comme la « Harpe du Saint Esprit » pour son extraordinaire production hymnographique, Éphrem de Nisibe fut le poète chrétien des marges orientales de l’Empire romain tout au long du IVe siècle. La beauté des images de ses hymnes sur le Paradis, sur la naissance, Passion et résurrection du Christ, sur sa ville natale, mais aussi contre des adversaires en religion, en font l’un des plus grands auteurs de la littérature syriaque. Sa renommée se répandit très vite dans le monde tardo-antique, il fut traduit en grec, latin, arménien, copte, éthiopien, arabe et dans toutes sortes de langues modernes, demeurant toujours actuel grâce à une poétique empreinte de symboles qui continue de toucher le lecteur d’aujourd’hui. Né vers 306 d’une famille chrétienne, Éphrem vécut à Nisibe (actuelle Nusaybin, Turquie du sud-est), puis à Édesse (aujourd’hui Şanlıurfa), où il se réfugia à partir de l’an 363 pour fuir l’Empire perse. Bien qu’il restât toute sa vie un simple diacre, il était très impliqué dans la vie de sa communauté : interprète des Écritures, maître de chant lors des célébrations liturgiques, Éphrem est commémoré aussi pour les soins apportés aux malades lors de la peste qui affecta Édesse, et de laquelle il mourut le 9 juin 373.


Flavia Ruani, docteur en Sciences des religions (EPHE, Paris), s’est spécialisée dans l’histoire du christianisme syriaque et les controverses religieuses antiques. Elle est actuellement chercheuse à l’Université de Gand.

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